Lettre à mon fils
La première idée qui m’est venue c’est d’écrire un texte au contenu acerbe contre ces hypocrites et dégonflés, mais je me suis ravisé, ces cons ne méritent pas mes pensées même les plus méprisantes.
C’est pour les autres que j’ai décidé d’écrire, oui vous ! Les vrais, les honnêtes et les purs. C’est avec vous que je voudrais être, vous qui ne demandez ni récompense ni gratitude ; vous qui faites ceci juste parce que c’est dans vos gènes, et c’est en vous.
J’ai toujours été un des vôtres, quoique dans l’ombre et sans contrepartie. Je passais mon temps à soigner vos blessés, à armer les fusils, et à encourager les troupes . Aujourd’hui je passe vers les premiers rangs, pour lutter contre l’ennemi corps à corps et vaincre ou tomber dans le champ d’honneur et de bravoure.
L’histoire se souvient de ses héros, l’histoire ne pardonne pas à ceux qui restent sur sa marge ; moi je me joins à votre escadron, je sors de mon angoisse et de ma solitude pour affronter ces covidés, les prendre par les spicules et leur détordre l’ARN. Ils sont certes invisibles et rapides, nous sommes intelligents entraînés, et armés de volonté et de chloroquine.
Si je survis, ça sera tout à mon honneur et je n’aurais fait que mon devoir. Si je dois rendre l’âme, ça ne sera certainement pas à l’infirmerie de garnison ou dans mon bureau, mais sur l’arène en USI ou en réa ; Et tant pis si les dégonflés vont enfiler ma médaille, moi j’aurais gagné mon combat.
Abdelhalim Benyacob
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