Verbatim : ce qu’Anja Reschke a dit (ma traduction libre de l’allemand, le texte intégral est disponible sur la page Facebook de Panorama).
« Supposons que je dise publiquement : “Je trouve que l’Allemagne devrait aussi accueillir des réfugiés économiques”, que se passerait-il selon vous ? Ce n’est qu’une opinion. On peut l’exprimer. Il serait aussi bien qu’on puisse en discuter sur base d’arguments objectifs.
Mais ce n’est pas ce qui se passerait si je le faisais. Je me prendrais un flux de commentaires haineux. “Kanaques de merde, que va-t-on encore leur céder, trop c’est trop, on devrait les brûler.” Ce genre de choses. Comme d’habitude.
Jusqu’il y a peu, les auteurs de ce genre de commentaires se cachaient encore derrière un pseudonyme. Mais désormais, cela se fait de plus en plus ouvertement, sans cacher son identité. Apparemment, ce n’est pas plus gênant. Au contraire. Des phrases comme “les ordures, on doit les noyer en mer.” obtiennent des encouragements enthousiastes et des paquets de j’aime. Celui qui n’était qu’un petit quidam raciste jusque-là trouvera ça tout à coup terriblement agréable.
Bien sûr, on peut dire “oui, bon, il y aura toujours des idiots, au mieux, ignorons-les” mais ce ne sont pas que des mots. Au contraire, il y a déjà des incendies criminels contre des centres de réfugiés. Les tirades de haine sur Internet ont depuis longtemps enclenché les processus de dynamique de groupe. Le nombre d’actes de violence d’extrême droite a grimpé.
Ça ne peut pas durer. Bien sûr, il y a la possibilité de poursuivre les auteurs de ces messages haineux. Cela se fait de plus en plus. Un de ces semeurs de haine sur Facebook, un Bavarois, a été condamné à une amende pour incitation à la haine. Ça peut déjà faire effet.
Mais ce n’est pas suffisant. Les rédacteurs de messages haineux doivent comprendre que cette société ne tolère pas leurs écrits. Du moins, si nous ne pensons pas que tous les réfugiés sont des parasites qui doivent être chassés, brûlés ou gazés. Dans ce cas, nous devons le leur faire savoir clairement.
S’y opposer, dire les choses tout haut, résister, clouer ouvertement la haine au pilori, quelques blogs méritoires le font déjà. Mais il y en a trop peu. La dernière contestation des gens honnête date d’il y déjà 15 ans. Je pense qu’il est temps de remettre ça. Et je me réjouis d’avance des commentaires qu’on postera à propos de… mon commentaire. »
Published by Hassane Loukili … - Lu pour vous